un peu d'histoire...
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L’HISTOIRE DE BORT L’ETANG
L’origine du village pourrait remonter à l’âge du bronze (environ – 2000 avant J.C.) puisqu’on y a découvert des tombes sous tumulus avec squelettes, outils en pierre polie, os et dents d’animaux, colliers….
Il y avait à cet endroit, au Haut Moyen Age, une vaste forêt qui fut peu à peu défrichée. La paroisse primitive fut dédiée à Saint-Pourçain qui vécut à la fin du Vè et au début du VIè siècle.
Vers 911-912, Guillaume le Pieux, comte d’Auvergne, possédait une villa à Bort. Au siècle suivant, les seigneurs de Thiers firent de grandes libéralités avec leur forêt de Bort en faveur du chapitre Saint-Genès de Thiers, des moines de Cluny, de l’abbaye de Moissat et du chapitre de Lezoux.
En 959, Etienne, évêque de Clermont donna au monastère d’Issoire des droits féodaux sur le lieu de Bort.
Vers 1075, Guillaume II de Thiers donna l’église de Bort au prieuré de Moissat. Un siècle plus tard, une bulle du pape la fait figurer dans les dépendances du monastère de Mozat. Toutefois, jusqu’à la Révolution, le curé de l’église Saint-Barthélémy de Bort fut à la nomination du prieur de Moissat.
En janvier 1277, Guy, seigneur de Thiers donna aux religieux de l’abbaye Saint-Symphorien du Moutier de Thiers le droit de prendre du bois de chauffage dans sa forêt de Bort.
En janvier 1482, la seigneurie de Bort appartenait à Louis de Peschin, écuyer, qui obtient à cette même date du roi la fondation de quatre foires : le 30 juin, en septembre, le jeudi après la Saint-Martin et le jeudi avant la mi-carême.
En juillet 1498, Antoine de Ravel, seigneur de Codegnat et de Bort, obtint la création d’une nouvelle foire.
La seigneurie de Bort passa par mariage à la famille du Bost de Codegnat qui la rattacha à son fief de Codegnat, situé dans la même paroisse. Jean de Ribeyre, maître ordinaire à la Chambre des comptes de Paris, acquit ce fief au XVIIè siècle. Il passa ensuite par héritage à la famille de Chazerat.
En 1740, la paroisse de Bort souffrit beaucoup de la faim. Le curé affirmait que les miséreux mangeaient des racines de fougères ou des bouillies de sarrasin cuites à l’eau pure et sans sel. Il ajoutait que même malgré cette grande misère on n’exposait pas d’enfants, mais les hommes « assouvissaient leurs passions » en évitant d’augmenter le nombre des enfants.
SEIGNEURS ET CHATEAUX
Il y avait dans la paroisse de Bort plusieurs fiefs, notamment les Blanchons, Codegnat, la Gagère, la Garde.
En 1480, Bernard Roussel était seigneur des Blanchons. Cette terre passa par mariage à Jean Reguin, lieutenant général au bailliage de Montferrand qui la céda en 1563 à Catherine Marcallon, veuve d’Etienne Faure.
En 1579, Philibert du Croc, écuyer, seigneur de Neuville, se rendit acquéreur de Blanchons pour 566 écus. Ses descendants, les Duprat, les Chazeron et les Vallanson en furent propriétaires jusqu’à la Révolution.
Le fief de Codegnat appartenait en 1328 à Eudes de Codegnat, chevalier. Il passa ensuite à la famille de Ravel, puis par mariage à celle des du Bost. Au XVIIIè siècle, il entra dans les biens des d’Estaing, seigneurs de Ravel. Au début du XIXè siècle, il devint la propriété des princes Obolenski.
Le château a été restauré et transformé en relais château.
textes & récits...
Heures sombres: » De l’ombre à la lumière « auteur: Claude N. (Bortois) – janvier 2015
Bort l’Etang et » les Cadoules « auteur: Claude N. (Bortois) – août 2015
PATRIMOINE
Château de la Garde (XIIè siècle), figure sur la liste des commanderies de l’ordre du temple en 1923, propriété privée.
Château de la Gagère (XIVè siècle), propriété privée.
Château de Codignat, propriété privée.
Fours, croix.
Vestiges d’une ferme fortifiée aux Boursis.
Jusqu’au début du XXè siècle, les habitants fabriquaient des « bugeadins », cuviers à lessive, et autres objets utilitaires en poterie noire hérités des Gaulois.La Bujade était la grande lessive qui se faisait deux fois par an et qui durait trois jours. Le produit de lessive était fait de cendre de bois cuite avec des os.
L’EGLISE
Edifice roman dont la construction remonte au XIè siècle, à l’exception des bas-côtés, de la tourelle octogonale (XVIè) et de la grosse tour carrée du clocher avec sa flèche d’adjonction récente.
Dédiée à l’origine à Saint-Pourçain, en 1789, son patron était Saint-Barthélémy. Elle fut donnée vers 1705 au prieuré de Moissat par Guillaume II, vicomte de Thiers.
Chapiteaux historiés à l’intérieur et portail surmonté d’un gros cordon à billettes (moulure faite de petits boudins tronçonnés en fractions égales, séparés les uns des autres par un vide
Très employées dans l’art roman, les billettes sont assez souvent placées sur plusieurs rangs en damier, de telle sorte que les pleins d’une rangée correspondent aux vides d’une autre).
Sur le linteau du portail sud, deux clous en fer forgé du XIIè siècle, inscrits à l’inventaire des monuments historiques en 1908, l’un orné d’une tête de cerf, l’autre d’une tête de cheval. Ces animaux étaient des divinités gauloises et jusqu’au siècle dernier, l’habitude était d’en placer la tête sur les portes pour protéger les maisons. Le cerf, symbole de la vie et du renouveau est le messager entre le monde des dieux et celui des hommes ; le cheval, souvent associé au royaume des morts et sacrifié, joue un rôle de guideur d’âmes.
L’église possède un clocher dont le caractère est unique dans la région (« la carotte »). Le 12 septembre 1994, la foudre s’est abattue sur la flèche du clocher.
LA GAGERE
Le château de la Gagère reconstruit au milieu du XIXè siècle par le marquis de Pierre a remplacé un édifice plus ancien. En 1566, Jean du Bost s’intitule seigneur de Codegnat et de la Gagère. Ses descendants les Bournat, les Courtaurel et les marquis de Pierre possédèrent la Gagère jusque dans la seconde moitié du XIXè siècle, date ou le château fut vendu à Chassaigne Goyon, conseiller d’Etat. Il fut acquis par la suite par Monsieur Fabre qui y réuni une intéressante collection de poteries gallo-romaines provenant essentiellement de fouilles faites à Lezoux.
Le marquis de Pierre fit d’intéressantes expériences agricoles dans son domaine de la Gagère, notamment de défrichements de landes, qui retinrent l’attention de sociétés d’agriculture.
LE CHATEAU DE LA GARDE
Dès le début du XIIè siècle, il y avait à la Garde un château admirablement situé pour la surveillance des abords de la Comté et du Livradois.
Ce château fut le centre d’un fief qui appartint successivement aux La Garde de Bort, Montaigut-Listenois, puis à leurs descendants les Vilatte et les du lac.
Au XVIè siècle, elle entra dans la famille d’Augeran qui la vendit aux Cistel, seigneurs de Montglandier. Ces derniers échangèrent la baronnie de la Garde contre la seigneurie de Lodan située en la paroisse de Courtessere (paroisse de Courpière) avec les d’Aurelle.
Il comprend un donjon isolé et un ensemble de logis disposés selon un pentagone flanqué de tours à chaque angle. La tour dite de Charlemagne (XIè siècle), est un donjon rectangulaire dont l’accès initial se trouvait au premier étage. Une porte percée postérieurement dans le mur sud ouvre sur la salle basse voûtée en berceau brisé. Actuellement coiffé d’une toiture à quatre pans, cette tour était couronnée de créneaux pratiqués entre les merlons. Le château proprement dit se dresse à proximité sur une butte. Une tour circulaire fait saillie au centre du front nord dont les angles sont garnis de trois autres tours d’un moindre diamètre, et d’une tourelle. Le front sud s’ouvre en son milieu sur une tour intérieure limitée sur trois côtés par les logis du château aux ouvertures anciennes. On accède à la terrasse par un escalier monumental à double montée et rampe en pierre aux balustres quadrangulaires. Les tours est et nord comportent à chaque étage une pièce couverte en calotte pointue. La façade nord-ouest est précédée d’une terrasse établie en 1650, à laquelle on accède par deux montées d’escalier dont chacune décrit un arc de cercle de part et d’autre de la tour.
Les toitures sont dans l’ensemble couvertes en ardoises.
Le château actuel a été remis en état au XIXè siècle par la famille Goyon et est actuellement propriété de Monsieur Lafarge.
LE CHATEAU DE CODEGNAT
Le fief appartenait en 1328 au chevalier Eudes de Codegnat.
Il passa ensuite à la famille de Ravel, puis à celle du Bost. Au XVIIIè siècle, il entra dans les biens des d’Estaing, seigneurs de Ravel. Au début du XIXè siècle, il devint la propriété des princes Obolenski.
Tour de guet du château de Ravel, Codegnat devint une maison forte à la fin du Moyen Age.
Le château actuel se compose d’un corps de logis rectangulaire cantonné de trois tours d’angle et flanqué sur les façades nord et sud de deux tours.
La façade principale, au sud, est encadrée par deux tours d’angle, l’une carrée, aux chaînes d’angle appareillées et couronnement avec créneaux et merlons en brique du XIXè siècle, l’autre ronde, couverte en poivrière.
La tour circulaire ouest fait pendant par sa masse, sa hauteur et son pseudo crénelage, à la tour carrée ; légèrement talutée à sa base, elle comprend quatre niveaux percés de fenêtres rectangulaires. La plupart des ouvertures sont divisées par une traverse de pierre aux deux tiers de leur hauteur. En arkose du pays, les encadrements sont généralement ornés d’un simple chanfrein et, plus rarement, d’une accolade sur le linteau.
De nos jours, le château a été restauré et transformé en relais château